Après un retard important sur nos voisins Européens, ces vingt dernières années ont vu le nombre de centres de pêche exploser en France avec un développement très important depuis quelques années seulement. Carpodromes et silurodromes proposent des formules de pêche à la ligne en no-kill (remise à l'eau des poissons sans les tuer et surtout sans les abimer). Pour le pêcheur, le plaisir est de pouvoir revoir de beaux poissons en les capturant plus tard, mais surtout de réaliser une belle photo avec sa prise avant de la relâcher. La pêche se déroule généralement sur une période minimale de vingt-quatre heures, allant très souvent jusqu'à une semaine de pratique « carpiste » non interrompue. La session (séjour de pêche), s'effectue à un endroit de l'étang défini par le gestionnaire du plan d'eau ou de l'association organisatrice des locations d'emplacement.

En fonction des dimensions de la pièce d'eau, de son étendue ou de sa forme, des zones sont réservées exclusivement à l'emplacement des pêcheurs, ces endroits ou espaces sont appelés "postes". Les pêcheurs sont cantonnés sur un poste numéroté, qu'ils conserveront durant la totalité de leur séjour. Cette forte tendance des pêcheurs à exercer leur passion dans le privé (centre de pêche) s'explique notamment par une ambiance ou un état d'esprit plus sain entre pratiquant et surtout par beaucoup plus de liberté et de possibilité pour  pêcher pendant la nuit.

Une tendance particulière consiste de plus en plus à rechercher pour les poissons appelés « trophées ».

Il s'agit de gros poissons ou de très beaux poissons : carpes avec des écaillages particuliers, poissons albinos, carpes koi, gros esturgeons, etc...

Pour les gestionnaires d'étangs, les plans d'eau dédiés à cette pratique sportive présente de nombreux intérêts. Le premier étant sans aucun doute l'aspect financier. En effet un étang en location pour la pêche sportive rapporte énormément plus de revenus qu'un étang en production extensive !

Un autre des attraits est la présence humaine, quasi permanente sur le plan d'eau, les pêcheurs se surveillent entre eux, ou s'observent. Les risques de prédations deviennent très faibles, le plan d'eau est sous surveillance !

La fréquentation sur les centres de pêche par les pêcheurs implique le passage quotidien du gestionnaire, assurant ainsi un contrôle journalier de l'étang. Cependant, pour que l'étang soit attractif et prisé, un entretien plus poussé s'impose obligatoirement. Coupe de l'herbe plus fréquente que pour un étang de production, élagage plus important des arbres, sécurisation des zones de campement des hôtes, passage avant et après le départ des pêcheurs afin de contrôler que le poste est propre et disponible pour une nouvelle location.

Il est nécessaire de contracter ou de vérifier qu'une assurance responsabilité civile (R.C.) couvre bien notre étang (attention à la notion de canotage, impliquant une option sur le contrat d'assurance).

L'aspect sanitaire est de loin le paramètre le plus important à prendre en compte, en effet la vague carpiste s'amplifiant, de nombreux pêcheurs pratiquent leur passion à un niveau géographique plus étendu ; concours régionaux, nationaux et un peu moins fréquemment, en dehors des frontières de l'hexagone !

De nombreuses maladies peuvent se répandre très facilement avec le matériel des pêcheurs. Sacs de conservation, tapis de pesée, filets d'épuisettes, bottes, waders etc., peuvent véhiculer, virus, bactéries et parasites, essentiellement quand le matériel est mal nettoyé ou encore humide. Contrairement aux professionnels des étangs, les pêcheurs ne sont pas souvent informés sur les risques de contagion et de transmission des maladies présentes dans l'eau ou sur les poissons.